Pour plusieurs éditeurs parisiens, dont Denoël, cette année se termine au mois d'août, avec la Libération. Un administrateur provisoire est nommé en octobre, rue Amélie. Denoël est forcé de se cacher, la plupart de ses auteurs à succès sont en fuite.
Il a publié en mars le nouveau roman de Céline, dont la vente est plombée par la perspective de la Libération. Une édition de luxe de L'Hôtel du Nord voit le jour en mai mais Denoël est assigné par l'ayant droit de l'auteur pour avoir publié le roman en feuilleton dans l'hebdomadaire collaborationniste Germinal.
La seule bonne nouvelle est l'arrivée rue Amélie de Blaise Cendrars, dont Denoël publie les Poésies complètes en mai. L'éditeur se fait plaisir en publiant en juin une édition illustrée du roman à succès de sa maîtresse, Dominique Rolin. Il édite aussi deux ouvrages de son chef de fabrication, René Barjavel, qui est sur le point de le quitter.
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