Les jeunes éditeurs de la rue Amélie ont subi en 1932 le contrecoup de leurs investissements parfois hasardeux de l'année précédente, et n'ont publié qu'une vingtaine de volumes dont sept romans, quatre livres pour enfants, cinq ouvrages de psychanalyse.
Denoël a découvert un jeune romancier, Jean Proal, dont les ventes seront modestes mais régulières. Robert Poulet lui a confié son plus mauvais roman (qu'il proposera pourtant aux Goncourt), et Marcel Sauvage un livre extravagant, plein de fantaisie, qui obtiendra le prix Courteline.
L'éditeur a eu une idée originale qui a amusé les journalistes pendant six mois en organisant un prix de littérature pour les « moins de treize ans » : son dossier de presse, assez consistant, est surtout composé d'échanges polémiques. L'important était d'attirer l'attention.
Au même moment le manuscrit d'un roman exceptionnel lui était confié, qui allait sauver sa fragile entreprise. Denoël n'était pas le premier éditeur sollicité - Figuière, Bossard, Le Sagittaire et Gallimard l'avaient lu avant lui - mais il fut le seul qui décida de le publier sans tarder, en vue du prix Goncourt.
Une campagne publicitaire avisée, de bons appuis au sein de l'Académie des Dix, une élection truquée et un scandale de presse sans précédent, firent de Céline et de ses éditeurs les vedettes de l'année suivante.
Le dossier de presse de Voyage au bout de la nuit, même limité aux années 1932-1935, comporte des centaines de coupures, qu'il était illusoire d'essayer de réunir. Je me suis limité à un échantillonnage d'articles significatifs, prélevés sur le site Gallica de la Bibliothèque Nationale.
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1. Annonces
2. Comptes rendus en 1932
3. Comptes rendus et commentaires en 1933
3. Echos tardifs
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