Robert Denoël, éditeur

Présentation

 

Ceci est l'ultime chapitre de mon site consacré à Robert Denoël. Je ne sais pas si mon travail a bien servi sa mémoire, mais il a été accompli avec probité et désintéressement. Les offres éditoriales, politiques ou publicitaires qui m'ont été faites depuis dix ans ont toujours été déclinées car je tenais par-dessus tout à préserver ma liberté d'écrire.

Cette indépendance a un prix. Pour maintenir ce site, j'ai dû vendre des œuvres d'art, des manuscrits, ou des livres anciens qui agrémentaient ma vie. C'est un choix qui remonte à une époque où je gagnais largement de quoi vivre en vendant les œuvres des autres. J'avais donc une vieille dette envers la littérature. J'estime qu'elle est aujourd'hui comblée.

Robert Denoël avait, en quinze ans, constitué un catalogue prestigieux que la plupart de ses confrères furent soulagés de voir dispersé après la guerre, et dont il ne reste pas grand-chose. Ses successeurs l'ont délayé au fil des ans dans un salmigondis de titres sans gloire qui ne lui fait pas honneur.

Mais peut-on parler de « successeurs » pour désigner les fonctionnaires inféodés à la maison Gallimard qui, après avoir absorbé la maison Denoël, l'a vassalisée durant plus d'un demi-siècle ?

L'histoire d'une maison d'édition peut aussi se retracer grâce à sa correspondance. Robert Denoël était un épistolier prodigue : il a dû envoyer, entre 1922 et 1945, des centaines de lettres à des correspondants que je n'ai pas toujours identifiés.

Ces documents professionnels se trouvent dans les archives des Editions Denoël, c'est-à-dire chez Gallimard, qui ne sont communiqués occasionnellement qu'à de rares privilégiés, dont je ne suis pas.

Les lettres privées sont chez les ayants droit de leurs destinataires, dont la plupart ont disparu. J'ai eu l'honneur d'en rencontrer quelques uns, trop peu nombreux.

La présente publication peut constituer l'amorce d'une correspondance plus étendue, qui se poursuivra si les propriétaires d'autographes veulent bien me les faire connaître.

Soixante-dix ans après la mort de l'éditeur, nous avons désormais légalement le droit d'utiliser les documents existants ou de reproduire ceux qui ont déjà été publiés, avec l'accord formel ou tacite de ceux qui les détiennent.

J'ai entrepris mes recherches il y a plus de quarante ans : nombre de lettres dont les copies m'avaient été communiquées ont disparu, d'autres ont été vendues, ou sont entrées dans les collections publiques : je n'ai pas toujours pu suivre leur parcours. Si des lettres publiées ici appartiennent à d'autres que ceux qui me les ont confiées jadis, qu'ils veuillent bien se faire connaitre.


    Pour ma part, j'ai tenu à rendre hommage aux personnes qui les détenaient alors, et qui m'ont fait confiance. C'est pourquoi je dédie ce chapitre à la mémoire de Mlle Geneviève Moremans, la première à m'avoir ouvert sa porte et ses collections, en janvier 1975.

                                                                                                                                                                           Avril 2016.