Robert Denoël, éditeur

Guy Tosi

 

Guy Tosi, né le 15 janvier 1910 à Erzange (Moselle) et demeurant 3, rue Desrenaudes à Paris, était directeur littéraire des Editions Denoël. Décédé le 3 novembre 2000.

Au cours de son audition devant le commissaire Pinault, le 10 octobre 1946, Jeanne Loviton le cite parmi les créanciers de Denoël. Entendu par la police le 18 octobre, il déclare :

« Je suis entré aux Editions Denoël en qualité de lecteur, au début de 1943. Après la Libération, et bien que M. Denoël ait été écarté de la gestion de sa maison, j’ai continué à le voir. Il est d’ailleurs devenu pour moi un ami.

Vers la fin de septembre 1945, il m’a dit son intention de céder ses parts des Editions Denoël aux Editions Domat-Montchrestien, dont Mme Loviton était gérante. C’est à cette époque que j’ai fait la connaissance de cette personne.

Peu de jours avant sa mort, alors que je me trouvais chez M. Denoël, boulevard des Capucines, il m’a dit que la cession des parts était chose faite, et qu’il espérait épouser Mme Loviton dès que son divorce serait prononcé.

Le 5 mai 1945, sentant que M. Denoël avait besoin d’argent, je lui ai spontanément offert de lui en prêter dans la mesure de mes moyens. Il accepta avec reconnaissance. Je lui ai remis un chèque à mon nom, sur mon compte courant postal n° 263034 ouvert au Bureau Central, rue des Favorites.

M. Denoël m’a établi un petit reçu sur une feuille de son agenda Hermès. Ce reçu est ainsi libellé : " Reçu de M. G.E. Tosi, la somme de vingt-cinq mille francs, remboursable à vue - Paris le 5 mai 1945, signé : R. Denoël. "  J’ai toujours ce reçu en ma possession. M. Denoël avait l’intention de me rembourser en décembre parce qu’à cette époque, il escomptait des rentrées importantes de fonds aux Editions de la Tour.

Denoël m’avait dit que Mme Loviton avait investi aux Editions de la Tour, des sommes importantes. Je n’ai tant qu'à présent pas été remboursé de la somme prêtée à M. Denoël. »

Réentendu par la police en janvier 1950, il sera aussi affirmatif : « Il est parfaitement exact que peu de jours avant sa mort, M. Denoël m’avait dit avoir cédé toutes les parts qu’il possédait aux Editions Denoël aux Editions Domat-Montchrestien. »