Robert Denoël, éditeur

 

Catalogue des Editions Denoël   1937

 

Ceci est le premier et le seul catalogue exhaustif des Editions Denoël : il a été établi très professionnellement par l'éditeur à un moment crucial pour sa société, alors déficitaire, dont Bernard Steele s'est retiré opportunément.

Imprimé en décembre 1937 par une Imprimerie Régionale à Gisors [215 x 135, 72 pages], il est muni d'une couverture en couleurs. Etant donné son importance, j'ai choisi de le commenter à la suite des vignettes des pages reproduites.

L'exemplaire que j'ai utilisé avait appartenu à un critique de l'époque qui avait sans doute pour attribution de « coter » les romans et nouvelles publiés par l'éditeur. Il l'a fait dans les marges : B (bon), D (dangereux), M (mauvais).

Sur les 49 ouvrages concernés, deux ont eu droit à B, 16 à D, et 31 à M. Est-ce un hasard, ces jugements recoupent exactement ceux de la Revue des Lectures de l'abbé Bethléem, de joyeuse mémoire.

Tous les ouvrages des Editions des Cahiers Libres rachetés par Denoël en octobre 1934 sont désormais redistribués dans leurs différentes catégories, sans indication de l'éditeur originel, dont l'enseigne a définitivement disparu.

En revanche, les livres des Editions de La Connaissance font l'objet d'un chapitre à part. Si René Laporte a quitté la rue Amélie, René-Louis Doyon, lui, s'y est installé quelque temps, et Denoël n'est pas propriétaire de son fonds. Il est possible que Doyon, dont on connaît la rigueur bibliographique, ait participé à la rédaction du catalogue.

 

 

 

 

 

 

 

 

             

                

Le chapitre « Poésie » [pp. 5-7] comporte 23 titres dont 12 ont été rachetés à des maisons d'édition  disparues mais non citées : Editions Surréalistes [1], Editions du Jardin de la France [1], Editions des Cahiers Libres [10].

                 

                 

On trouve 90 titres dans le chapitre « Romans - Contes et nouvelles » [pp. 8-19] dont quatre ayant paru ailleurs : Corréa [1], Ronald Davis [1], Les Cahiers Libres [2]. Le premier n'avait pas disparu (au contraire, il s'imposait alors dans l'édition parisienne) mais sans doute le roman de Diche-Marrou était-il un compte d'auteur, ce qui dispensait Denoël de citer le nom de son éditeur originel.

L'édition de L'Hôtel du Nord, disponible sur tous les papiers, n'est pas celle publiée en 1929 par Denoël, mais une édition « bibliophilique » parue en mars 1931 avec une préface de Frédéric Lefèvre. Celle de Mervale est la réimpression (décembre 1937) en 208 pages du roman paru initialement dans les Cahiers Ardennais (98 pages).

L'ouvrage de Louis Tieck est paru en 1933 dans la collection « Les Conteurs romantiques allemands », une collection aussitôt abandonnée qu'il n'y avait donc plus lieu de mentionner.

                

Le chapitre consacré aux « Beaux-Arts » [pp. 20-22] contient 14 titres dont quatre proviennent du fonds des Editions des Cahiers Libres. La brochure de Léo Larguier est parue en mai 1936 dans l'éphémère collection « La Galerie des Illustres », qui n'en comporte pas d'autre.

              

Le chapitre « Critiques et essais » [pp. 23-28] compte 43 titres mais 24 d'entre eux ont été publiés chez d'autres éditeurs : aux Editions des Cahiers Libres [23] et Au Sans Pareil [1, celui de Rolland de Reneville : pour une fois, l'éditeur d'origine est cité alors que sa maison a pratiquement cessé toute activité depuis 1936].

              

              

Le chapitre « Histoire - biographie - mémoires » [pp. 28-31] comporte 28 titres dont 12 parus dans la collection « Célébrités d'hier et d'aujourd'hui », qui s'arrête en août 1936. Celui qui est réservé aux « Voyages » [p. 32] en compte sept.

              

Six titres constituent le chapitre « Folklore » [p. 33], où l'ouvrage de Champigny (1929) réapparaît après une éclipse de deux ans. Chansons des îles, annoncé l'année d'avant avec des illustrations de Franz Pribyl, vient finalement de paraître avec des images de Marianne Clouzot.

Le chapitre « Politique et économie » [pp. 34-36] compte 24 titres. Celui de Gaston Doumergue est annoncé comme étant épuisé.

              

Le chapitre « Documentation sociale » [p. 37] comporte sept titres. Celui réservé à la « Philosophie » [p. 38], six, dont les deux volumes de René Guénon parus aux Editions Bossard. Le chapitre « Pensée religieuse » [pp. 39-40] est composé des sept titres parus dans la collection « Les Maîtres de la pensée religieuse », où trois nouveaux titres étaient annoncés dans le catalogue de 1934 : ils sont définitivement abandonnés.

              

Quatre volumes composent la collection « Tableau du XXe siècle » [pp. 41-42]. L'éditeur les propose aussi reliés et réunis dans un étui.

Dans la « Bibliothèque Psychanalytique » [pp. 43-46] figurent 27 titres dont une douzaine sont des tirés à part de la Revue Française de Psychanalyse.

            

On trouve 9 titres au chapitre « Divers » [pp. 46-47] dont celui, paru anonyme, d'Antonin Artaud. Les quatre titres de la collection « Loin des foules » occupent la p. 48.

           

Un chapitre à part [pp. 53-62] a été réservé aux Editions de la Connaissance : il comporte 51 titres répartis en dix collections, avec des commentaires dus à Robert Denoël. La somptueuse édition de Port-Royal publiée entre 1926 et 1932, qui a causé la déchéance financière de René-Louis Doyon, arrive en tête avec des prix de vente assez proches de ceux d'origine.

           

           

La Connaissance a publié trois éditions de Mon oncle Benjamin [1920, 1923, 1927]. Celle-ci est la troisième, la plus complète. L'édition illustrée par Nicolas Steinberg de A un dîner d'athées, annoncée comme « à paraître », ne paraît pas avoir été publiée.

 

       

          

 

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Annonces dans la presse

 

Le Bulletin du Livre,  juin-juillet 1937

Cet article non signé qui retrace la plupart des activités de l'éditeur depuis 1929, publié dans un organe professionnel officiel, me paraît dû à la plume de Robert Denoël, mais je ne sais pour quel usage car il n'annonce aucun projet, aucun titre à paraître.

Paris-Soir,  20 novembre 1937