Robert Denoël, éditeur

20 heures 30

Jeanne Loviton déclare, le 3 décembre 1945 : « Nous avons quitté mon domicile vers vingt heures quarante-cinq, pour nous rendre au Théâtre de la Gaîté, ainsi que nous l’avions décidé la veille. Nous avons pris ma voiture, qui stationnait devant l’immeuble, et nous sommes partis en direction du boulevard des Invalides. »

En octobre 1946, elle déclare : « Il était environ 9 heures moins 10. Je dis cela, n’ayant pas regardé l’heure au moment de mon départ, ne me basant simplement que sur le fait de notre retard pour arriver à 9 heures au théâtre. Robert Denoël conduisait et j’étais à son côté. »

Sidonie Zupanek déclare, le 3 décembre 1945 : « Lorsqu’ils sont partis avec la voiture, personne ne les accompagnait. »

La même, un an plus tard : « Lorsqu’ils sont partis, c’est moi qui ai donné les billets de théâtre à Monsieur Denoël, je les avais trouvés dans la chambre de M. Denoël et les avais pris pour les placer sur la cheminée de la chambre de Mme Loviton. Je ne puis fournir aucune précision sur l’heure exacte à laquelle ils sont partis. J’ai l’impression qu’ils ne sont restés qu’une heure à peine à la maison, après leur retour. Je les ai accompagnés jusqu’à la voiture dont M. Denoël a pris le volant. »

Questionnée par les enquêteurs, Sidonie a déclaré ne pas se souvenir si Denoël avait téléphoné en rentrant de Saint-Brice, et avant de partir au théâtre. Elle paraît aussi avoir oublié qu’elle avait déclaré en décembre 1945 que le couple était ressorti « une heure et demie après environ, sans me faire part de leurs intentions. » A noter que la bonne parle de deux billets de théâtre, et Jeanne Loviton d’un billet pour deux places.

Dans une lettre du 26 avril 1950 au juge Gollety, Armand Rozelaar écrit : « Vers vingt heures, Denoël reçoit une communication téléphonique de Beckers, conversation qui dure une vingtaine de minutes, et presqu’aussitôt après cette conversation, ils partent. On peut donc situer leur départ aux environs de 20 heures 30. »

 

Un trajet normal entre la rue de l'Assomption à Auteuil et la rue de la Gaîté à Montparnasse

 

Le trajet insolite de la voiture de Robert Denoël entre la rue de l'Assomption et les Invalides