Robert Denoël, éditeur

21 heures

Le 3 décembre 1945, Jeanne Loviton déclare à la police : « Arrivés à l’angle du boulevard des Invalides et de la rue de Grenelle, nous avons constaté qu’un pneu de la voiture était crevé et nous nous sommes rangés le long du trottoir à cet endroit. Il pouvait être alors environ 21 heures, ou un petit peu plus. Nous sommes descendus tous deux de la voiture qu’avait conduite jusque là M. Denoël. »

En octobre 1946, elle avait déclaré : « Nous avons pris le quai, le pont de l’Alma, traversé l’esplanade et avons crevé à l’angle du boulevard des Invalides et de la rue de Grenelle. Je ne sais pourquoi Denoël avait pris cet itinéraire. Nous sommes descendus de voiture et nous avons discuté de ce qu’il y avait lieu de faire. »

Quel temps faisait-il à ce moment ? « Il ne pleuvait pas le 2 décembre 1945, au moment de l’attentat. L’Office National Météorologique n’a pas enregistré de pluie à Paris entre 19 h 20 et 24 heures, et l’observateur du Champ de Mars qui contrôle le secteur des Invalides n’a enregistré qu’une pluie à 11 h 30 et une autre dans le courant de l’après-midi, sans préciser d’heure », écrit l’inspecteur Ducourthial dans son rapport du 15 novembre 1946. Me Rozelaar pense qu’il « avait plu », et Jeanne Loviton dit qu’il « brouillassait ».

Quant à l’endroit, il est « désert, à proximité du square des Invalides et de l’esplanade, où stationnent actuellement de nombreux véhicules de l’armée américaine. Ce parc à voitures était garni, ce soir-là, et les conducteurs étaient pour la plupart, des militaires de couleur. »