Robert Denoël, éditeur

20 heures

Tandis que Jeanne fait sa toilette à l’étage, Denoël l’attend dans la bibliothèque.

Le 10 octobre 1946, Jeanne Loviton déclare : « J’ignore ce qu’il a fait pendant que j’étais occupée moi-même, et nous sommes partis pour le théâtre un peu en retard. »

Au cours d’une confrontation organisée par le juge Gollety entre Cécile Denoël et Jeanne Loviton, le 25 mars 1950, celle-ci déclarera : « Je crois en effet que Robert Denoël a téléphoné longuement dans ma bibliothèque, je ne sais rien de cette conversation. Je crois qu’il s’agissait de Robert Beckers ; je crois même me souvenir que c’est ce dernier qui avait appelé Denoël et que ce n’est pas ce dernier qui avait attaqué. »

Entendu le 20 septembre 1946, Robert Beckers déclare : « Il m’a téléphoné le dimanche 2 décembre peu avant 20 heures. Je ne saurais dire exactement ce dont nous avons parlé au cours de cette communication qui dura au moins 20 minutes. Je pense qu’il a précisément été question de ses intentions de reprendre son activité bientôt dans ses affaires. Il ne m’a pas parlé en tout cas qu’il se rendait au théâtre ce soir-là, pas plus qu’il ne m’a dit qu’il devait voir quelqu’un ce même soir, rue Amélie. »

Réentendu en janvier 1950, Beckers dira : « M. Denoël m’a bien téléphoné le dimanche 2 décembre un peu avant 20 heures. Nous avons eu une très longue conversation, dont je ne puis me rappeler les termes exacts mais nous parlions très souvent de ses intentions de reprendre son activité dans ses affaires et il est possible que ce soir-là notre conversation ait roulé là-dessus.

M. Denoël ne m’a [pas] dit qu’il avait l’intention de se rendre le soir même au théâtre ou à un endroit quelconque. J’ai su par la suite, tout au moins je crois me souvenir sans être affirmatif, que Mme Loviton m’a dit que M. Denoël m’avait téléphoné de chez elle. Rien n’a pu me faire imaginer qu’il était chez Mme Loviton, ni qu’il avait quelqu’un autour de lui. »