Robert Denoël, éditeur

Jean Gérard

Dans son rapport du 25 janvier 1946, l’inspecteur Ducourthial écrit :

« Le garde républicain Gérard Jean, de la caserne Napoléon, place Baudoyer, nous a fait la déclaration suivante :

« Vers 21 h. 30, alors que j’étais de faction à la porte A, donnant au n° 2 du boulevard des Invalides, à l’intérieur du jardin et non dans la guérite qui se trouve sur le trottoir, j’ai entendu une ou deux fortes détonations, suivies immédiatement d’un cri prolongé.

Etant immédiatement sorti dans la rue pour voir ce qui se passait, j’ai aperçu deux ombres à l’angle du boulevard des Invalides et de la rue de Grenelle, puis j’ai vu un gardien de la paix venir dans ma direction et téléphoner de l’avertisseur ‘police-secours’ qui se trouve en face de la guérite, sur le trottoir opposé.

Je n’ai vu personne s’enfuir dans n’importe quelle direction. Je n’ai également pas remarqué la présence d’une voiture automobile sur les lieux de l’agression. Je précise par là que je veux dire une voiture qui circulait et non celle de la victime qui était en stationnement. »

Malheureusement pour l'enquête, Jean Gérard n'était pas de faction dans sa guérite, d'où il aurait pu assister à la scène du meurtre, mais quelque part dans les jardins. Il en est cependant sorti assez rapidement pour apercevoir deux ombres à l'angle du boulevard des Invalides et de la rue de Grenelle.

L'avertisseur de Police-Secours d'où l'agent Testud a appelé le poste de police de la rue de Grenelle se trouvait exactement en face de sa guérite, de l'autre côté du boulevard, c'est-à-dire à cent mètres de l'endroit où est tombé Denoël.

C'est le seul témoin qui ait mentionné « une ou deux fortes détonations ». Il a entendu le cri de la victime après le coup de feu, mais pas son appel « au voleur », juste avant.