Robert Denoël, éditeur

1996

 

Janvier

 

Le 6 : Décès de Paul Vialar dans sa propriété de Vaucresson. Né le 18 septembre 1898 à Saint-Denis, il avait rencontré Robert Denoël en 1938, qui lui édita Soir, une pièce pour la radio, La Rose de la mer, qui obtint le prix Femina 1939, La Maison sous la mer en 1941, La Grande meute en 1943, l'un de ses plus beaux succès de librairie, et La Caille en 1945.

 

     

 

En janvier 1980 Paul Vialar avait eu l'amabilité de m'envoyer un texte consacré à son éditeur disparu, dont quelques lignes témoignent de l'amitié qu'il lui portait :

« J'ai connu Denoël triomphant. Je l'ai connu blessé. Jamais je ne l'ai connu déloyal, même s'il eut, par moments, quelque faiblesse qui s'explique par son amour forcené de son métier qu'il exerça avec génie. Il sentait. Il pressentait. Il s'engageait. Un manuscrit, pour lui, était rien, ou quelque chose : il n'y avait pas de juste milieu.

Alors il prenait pour l'ouvrage qu'il choisissait, qu'il découvrait, tous les risques, au point qu'il n'y avait plus pour lui que cela qui comptât. Le perdant alors qu'il allait, malgré les jalousies et les intérêts sordides parfois d'autres qui n'avaient pas son génie, bientôt refaire surface, l'Edition française s'est trouvée privée d'un homme qui eût pu, pendant de longues années encore, la servir comme seuls ceux de son talent peuvent le faire. »

 

Juillet

 

Le samedi 20 à 12 heures 10 : Décès de Jeanne Loviton dite Jean Voilier à son domicile, 49 avenue Montaigne, à Paris.

 

                    Le Figaro, 26 juillet 1996                                                    Au cimetière de Versailles, 2008

Son inhumation dans le caveau familial du cimetière de Versailles où reposent sa mère, Denyse Pouchard [1876-1935], et son père, Ferdinand Loviton [1875-1942], est un modèle de discrétion : seul y figure son prénom. Ambiguë jusqu'à la fin, Jeanne peut ainsi réintégrer ses deux familles : Pouchard, qu'elle a soigneusement cachée toute sa vie, et Loviton, qu'elle a revendiquée avant de la masquer du pseudonyme littéraire de Voilier, si cher à Paul Valéry.